Koma fait partie des pionniers de la scène graffiti ; il a notamment contribué à la fondation du TSH crew en 1987. Son travail se situe à la croisée de plusieurs registres : le graff, évidemment, mais aussi l’art contemporain et le graphisme. Conscient de l’importance de la lettre dans le graffiti, il développe depuis plusieurs années une transformation des signes de l’alphabet dans des compositions voisinant l’abstraction mais s’éclairant en regard des citations ou slogans qu’elles côtoient.
Son mur mesure une vingtaine de mètres sur 3,50m de haut. La ligne rouge qui traverse en continu trace la date 1871, date de soulèvements insurrectionnels historiques à Lyon, Marseille, Saint Étienne, Narbonne, Le Creusot, Toulouse, Perpignan, Grenoble , Bordeaux, Nîmes et le plus connu d'entre tous étant la Commune de Paris dont c'est le 150ème anniversaire cette année. Évoquer cette date ne relève pas pour lui du commémoratif mais plutôt d'un patrimoine humain, d'une intelligence collective à réactiver au plus vite. Le fond est composé de ce que Koma considère un peu comme des "peintures de crise" : il s'agit de badigeonnages au Blanc d'Espagne/de Meudon sur les vitrines de boutiques fermées. Il photographie depuis plusieurs années ces gestes de peinture dont il aime l’amplitude, les courbes, les mouvements qu'il réinvestit dans ses propres compositions.
La peinture abstraite a souvent revendiqué une certaine autonomie face au monde. De son côté, Koma m'amuse à glisser des références bien concrètes dans des compositions qui peuvent être appréhendées de prime abord comme de simples agencements de formes et de couleurs.

Réalisation:

Localisation:

Espace Gagarine

Adresse:

30 Rue Charles Nedelec