NULO
📍 Passage Joseph Jourdan
Lucía Pintos Bentancurt, alias NULO, est née à Montevideo, en Uruguay, en 1989. En 2010, elle commence à fréquenter l’Académie des Beaux-Arts de la capitale. En 2014, avec quelques amis, elle crée le studio « Casa Wang », où elle organise avec d’autres artistes des ateliers artistiques, de petites résidences, des cours de peinture, des expositions et des interventions dans les quartiers. En 2016, elle déménage en Italie et commence à étudier à Brera, l’Académie des Beaux-Arts de Milan. Depuis 2015, elle est impliquée dans l’art urbain, participant à divers projets en Italie et dans d’autres pays, avec une attention particulière à l’émancipation sociale et communautaire. Son nom d’artiste est une déclaration d’intention. NUL0 trouve les raisons de son annulation dans le charme de l’ordre : dépouiller l’existence de sens et, en même temps, la rendre significative dans l’erreur, dans le décalage, dans la désintégration.
L’année 1989 coïncide avec la chute du « rideau de fer » et la naissance de NULO à Montevideo, interprète de ce qui est vide, inexistant, annulé. NULO a construit sa recherche créative sur la désintégration de l’ordre. Tandis qu’un nouvel équilibre est recherché d’un côté du monde, de l’autre côté naît une artiste qui détruit cet équilibre et simplifie la réalité à son essence la plus radicale. Sa peinture abstraite et bidimensionnelle se libère des décodeurs pour retourner à l’élémentarité la plus enfantine, à la simplification la plus tranchante, à la révélation de la vérité. L’habitude de construire des codes communs rappelle à NULO le désordre mystique, expressif et émancipateur. Dans l’entrelacement de ses chromatismes fluides, l’artiste uruguayenne se distancie d’elle-même pour s’identifier à l’esprit existentiel de l’enfant, et ainsi de toute l’humanité.

Alfonso

“Je pense qu’il y a beaucoup de grands artistes qui peignent sur des concepts sérieux et importants. En ce qui me concerne, je suis plus intéressé par le fait de m’amuser (ce qui est également très important, ne pensez-vous pas ?) et aussi de pouvoir vous montrer qu’il n’y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise manière de peindre. Je pourrais peut-être dire que quelque chose de « mauvais » se produit souvent lorsque nous essayons trop de bien faire les choses. Il y a un très large éventail de choses qui peuvent nous inhiber. Pour moi, la chose la plus importante est de se sentir suffisamment libre pour créer ce que nous voulons créer, et être libre d’essayer n’importe quoi. Avoir des choix. Nous oublions souvent que la vie est une aventure continue, et plus tôt nous en prenons conscience, plus vite nous pourrons traiter la vie comme un art, apporter toutes nos énergies à chaque rencontre, rester suffisamment flexibles pour remarquer et admettre lorsque ce que nous attendions ne s’est pas produit. Nous devons nous rappeler que nous sommes créés créatifs et que nous pouvons inventer de nouveaux scénarios aussi souvent que nécessaire. Vous ferez des choses insensées, mais faites-les au moins avec enthousiasme 🙂
* Et si vous vous demandez pourquoi le nom de la fresque est « Alfonso », c’est une longue histoire. Cela a à voir avec le fait de se laisser aller en peignant. (C’est le nom de l’un des visages)”